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Conférence : Christine de France, fille d’Henri IV, duchesse de Savoie.

Publié le par Académie du Faucigny

L'Académie du Faucigny vous convie à la conférence de Madame Anne Noschis :

 

Christine de France (1606-1663),
fille d’Henri IV, duchesse de Savoie.

 

- Samedi 23 mars 2019 - 15h00.
- La Roche-sur-Foron, château de l'Échelle (1er étage).
- Entrée libre (corbeille à la sortie).

 

La conférence :

Sœur de Louis XIII, fille de Marie de Médicis, forte et riche personnalité, Christine de France (1606-1663) traverse la vie avec panache dans la première moitié du XVIIe siècle. Née au Palais du Louvre, mariée très jeune au duc de Savoie Victor-Amédée Ier (1587-1630-1637), mère de sept enfants, veuve à trente et un ans, « Madame Royale » devient régente du duché de Savoie.

Attaquée par ses beaux-frères en armes (Thomas de Savoie, prince de Carignan, et le cardinal Maurice de Savoie), cette digne fille d’Henri IV réagit en chef de guerre, haranguant ses troupes, fortifiant à mains nues sa capitale, Turin. Au besoin la fière amazone, casquée et harnachée, tire l’épée hors du fourreau.

Comme certaines héroïnes d’Alexandre Dumas, Christine de Bourbon subit les foudres du cardinal de Richelieu, acerbe et misogyne. Leur entrevue, historique, a lieu à Grenoble en automne 1639. Altière, déterminée, la duchesse de Savoie tient tête au puissant ministre.

Figure cornélienne par sa force d’âme, racinienne par l’ampleur de ses sentiments, Christine de France n’avait pas encore retenu l’attention des historiens francophones.

 

La conférencière :

Historienne et romancière, Anne Noschis s’intéresse à des femmes inconnues ou méconnues des vieux siècles. Écumant les archives, parcourant les chemins, arpentant villes et châteaux, elle les suit à la trace pour leur donner corps et vie.

Elle a ainsi publié des romans historiques et traduit en français contemporain une étonnante chronique du XVIe siècle. En 2012, tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, elle a écrit la première biographie de sa bienfaitrice sous le titre « Madame de Warens, éducatrice de Rousseau, espionne, femme d’affaires, libertine ».

 

Dédicace du livre d'Anne Noschis  :

À l'issue de la conférence, Anne Noschis dédicacera l'ouvrage qu'elle a consacré à cette duchesse de Savoie :

Christine de France
Fille d’Henri IV, duchesse de Savoie

Située au temps des mousquetaires, scandée de cavalcades, exploits militaires, grandes amours, exécutions publiques, scènes de cour baroques et fastueuses, cette biographie de « Madame Royale » se lit comme un roman.

- 352 pages
- 20 illustrations
- Tableaux généalogiques
- Cartes géographiques
- Repères chronologiques
- Format 160 x 240 mm
- ISBN : 9782940586837
- Éditions de l'Aire

- www.editions-aire.ch
- www.facebook.com/EditionsdelAire

Extrait du livre : une sombre machination

Turin, décembre 1640. Veuve de 34 ans, Christine de France est régente du duché de Savoie. Alliée du royaume des lys, elle mène avec son favori, le comte Philippe d’Agliè, une politique indépendante qui déplaît fortement à son frère Louis XIII et au cardinal de Richelieu. Pour affaiblir la duchesse, le ministre français envoie Jules Mazarin, son meilleur diplomate, à la Cour de Turin.

Un soir de décembre 1640, Philippe d’Agliè fut invité à dîner par un officier français à la solde de Mazarin. Sitôt le repas terminé, des hommes du roi de France arrêtèrent le conseiller de la régente qui fut aussitôt conduit et emprisonné à la citadelle, en main des lys. Après le joyeux festin, le sombre cachot.

Ceci fait, le comte d’Harcourt, Jules Mazarin et quelques dignitaires français, flanqués d’une escorte en armes, gagnèrent les appartements de la duchesse Christine au Palais Royal. Lui fut remis un pli signé par le roi son frère précisant « qu’il avait jugé nécessaire pour le bien de cet État d’éloigner pour quelque temps la personne du comte Philippe, à qui toutefois on ne ferait aucun mauvais traitement ».

Choc, larmes, désespoir de Madame Royale qui, du même coup voyait son autorité bafouée et perdait son meilleur conseiller. Il n’appartenait en aucune manière au roi de France, fût-il son frère, encore moins à son ministre, d’arrêter et d’incarcérer l’un de ses sujets piémontais ! En admettant que le comte d’Agliè ait commis un quelconque délit dans le duché, c’était à la régente, non à Louis XIII ni à Richelieu, de le poursuivre. Et le comte Philippe, à mille lieues de commettre des délits, servait fidèlement la couronne ! Face au vibrant plaidoyer de Christine, les émissaires français rétorquèrent que la mesure serait de courte durée et que leur maître n’avait d’autre dessein que de tenir le prisonnier à l’écart du Conseil de régence.

Pour mettre fin aux supplications de la duchesse qui demandait le retour immédiat de son favori, Mazarin et d’Harcourt l’autorisèrent à lui écrire. Altière, à la lueur des torches dans le palais enténébré, elle ouvrit son écritoire et traça ces mots :

Comte Philippe, il faut céder à la force qui vous sépare de moi. Que votre courage ne vous manque point !
Je vous ferai paraître que je serai toujours votre bonne maîtresse et amie.

Philippe d’Agliè fut transféré la nuit même de son arrestation vers la ville fortifiée de Pignerol, puis conduit au donjon de Vincennes, près de Paris. Christine lui écrivit neuf lettres coup sur coup et envoya l’abbé André Mondin, au titre d’émissaire spécial à la Cour de France, dans le but d’obtenir sa libération.

Livre cinquième « Madame Royale », chapitre 3 « L’enlèvement »

Portrait équestre de Christine de France en habits de Minerve - Charles Dauphin - Vers 1663 - Huile sur toile - Château Racconigi.

Portrait équestre de Christine de France en habits de Minerve - Charles Dauphin - Vers 1663 - Huile sur toile - Château Racconigi.

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